Faire de l’art à plus de 40 ans

On peut changer de vie à tout âge, se transformer vers une plus belle version de soi-même à tout moment de la vie. Il faut juste se donner ce droit et croire en soi. En commençant, vous verrez à quel point il est gratifiant de se voir avancer sur son chemin créatif.

Et si, vous aussi, vous commenciez à faire de l’art à plus de 40 ans ? Non pas que je présume que vous ayez tous 40 ans ou plus… Mais si vous abattiez simplement toutes les barrières que vous avez vous même construites pour réaliser ce vieux rêve de savoir dessiner, tenir un pinceau et vous tenir devant votre chevalet?

Moi je l’ai fait. Mais à plus de 40 ans. Un peu trop tard. Mais ça aurait pu être jamais. Je suis donc heureuse d’avoir commencé.

Mon parcours vers la pratique de l’art 

A plus de 40 ans, j’ai décidé de réaliser un rêve que j’avais rangé depuis de longues années dans un coin de ma tête  et dans une valise aussi: savoir peindre.

Dans une valise se trouvait une boite de pastel à l’huile qui me suivait lors tous mes déménagements…

Dans ma tête, un monde en couleurs, des désirs de chevalets et de mains occupées.

J’ai toujours eu envie de peindre, toujours été attirée par les couleurs et les formes, toujours eu une pointe d’envie à la vue des œuvres présentées dans des musées. Mais j’avais deux soucis, deux fidèles croyances que j’ai abandonnées sur le tard :

  1. Pour savoir peindre, encore fallait-il que je sache dessiner.
  2. Pour savoir dessiner, il fallait que je soit dotée dès la naissance d’un don me permettant de pouvoir le faire.

Même si je ne m’interdisais pas de penser aux crayons, pinceaux , et aquarelle, au point de simplement les acheter sans jamais les utiliser, je m’étais interdite de me dire qu’il puisse être possible de réaliser ce rêve. Les barrières étaient pour moi impossibles à franchir.

Mon parcours a commencé par la littérature jeunesse. Je suis auteure de livres pour enfants dont je me suis occupée de toute la conception. J’écrivais les textes de mes livres et une illustratrice se chargeait des dessins. Dessins que je découvrais au fur et à mesure de leurs élaborations. Avec l’illustratrice, nous discutions ensemble des images qui iraient avec mes textes. J’assistais à leur naissance. Du croquis , ces images passaient à l’étape de la colorisation, puis soudain, mes textes prenaient vie. Travailler si près de l’illustratrice, même si je ne dessinais pas, a réactivé mon rêve de devenir peintre.

Écrire des livres, participer à des séances de dédicaces, rencontrer mes lectrices m’a ouvert la voie vers plusieurs autres univers qui me semblaient impossibles avant, tels que le dessin et la peinture. Je n’ai pas sauté le pas pour autant car tant qu’écrire me rassasiait des mes envies créatives, tout allait bien.

Jusqu’au moment où j’ai eu besoin de prendre une pause d’écriture dans un moment d’épuisement. Je me suis arrêtée d’écrire sans pouvoir taire mes envie créatives. Je devais absolument faire quelque chose. J’ai donc eu l’idée d’acheter un livre de dessin et un carnet dans un magasin et j’ai enfin commencé mon apprentissage. Je suis très vite passée du dessin au crayon à la peinture aquarelle, de l’aquarelle à utiliser les pastels à l’huile que je trainais avec moi depuis de nombreuses années.

Portrait au pastel à l’huile sur mon carnet de dessin

Je savais que les débuts seraient difficiles. Qu’il y aurait sans doute des moments de découragement. Mais ce désir de savoir dessiner était si profondément ancré en moi que je me suis accrochée face aux difficultés. J’ai colorié mon carnet tous les jours, m’émerveillant de mes progrès et surtout, soutenue par ma famille.

Mais pour en arriver là, mon passage obligé était d’abattre certaines croyances qui étaient bien trop nombreuses :

Les croyances qui nous freinent

L’âge

J’avais plus de 40 ans à l’époque. Mais, J’ai choisi de penser que la quarantaine était mon âge d’or pour apprendre. Si je m’étais dit que j’étais trop vieille pour commencer, quels merveilleux univers créatifs me serais-je alors interdit! J’y pense souvent et je me dis que j’ai eu raison de me lancer.

On a cette fausse croyance que tout s’apprend lorsqu’on est beaucoup plus jeune. Que l’univers est à nous pendant notre jeunesse, et que plus âgé, on n’a plus à avoir le droit d’explorer, comme si nous avions une date de péremption. Et pourtant la richesse de l’apprentissage, la plénitude, le bonheur que procure une nouvelle compétence est inestimable quel que soit l’âge. On peut changer de vie à tout âge, se transformer vers une plus belle version de soi-même à tout moment de la vie. Il faut juste se donner ce droit et croire en soi.

Nous avons aussi quelques exemples de peintres qui ont commencé leur passion sur le tard : Claude Monet est le plus célèbre. Il a commencé à peindre à 40 ans.

La légitimité

Lorsqu’on souhaite apprendre une nouvelle compétence, on pense tout de suite à une validation extérieure qui nous donnerait la légitimité de la pratiquer. Tous le long de notre vie, nous avons été formatés par un système éducatif qui a validé pendant notre parcours nos compétences par des diplômes. Alors, pour obtenir une quelconque permission, nous sommes à la recherche de ce diplôme d’art que nous n’avons pas.

Mais aujourd’hui, la connaissance est disponible partout, que ce soit sur internet, dans les livres, ou les cours en ligne. Vous avez la possibilité de recueillir vous-même les informations et de vous former dans toutes les pratiques que vous souhaitez. La légitimité pour exercer votre passion ne s’obtient plus seulement par l’école. La connaissance est désormais accessible à tous. C’est le travail acharné auquel boys vous engagerez pour apprendre et vous améliorer qui vous donnera la validation que vous recherchez. C’est ainsi que vous parviendrez à exprimer votre ressenti , vos émotions, à raconter votre histoire à travers vos œuvres.

L’école ne légitime pas une passion enfouie. Elle la soutient. Tout comme notre apprentissage quotidien.

Le temps

Nos priorités en tant qu’adultes ne sont plus les mêmes que lorsqu’on était enfant ou même étudiant. On a sans doute une famille, un travail , une maison, une profession prenante. Ce qui est mon cas. D’autres priorités prennent le dessus. Nos occupations limitent notre énergie disponible pour apprendre une nouvelle chose, et on se désespère très vite de trouver du temps, tant les tâches nous envahissent. Mais la vérité, c’est qu’on peut toujours trouver 20 minutes tous les jours pour notre pratique. Vous pouvez commencer par ces petits créneaux qui vous aideront à avancer quotidiennement et à vous améliorer rapidement.

La peur de l’échec et la comparaison

L’art a toujours été un domaine sacralisé et qui semble de ce fait réservé à une élite particulière. Le terme artiste peintre renvoie à des œuvres de musée protégées, à des noms prestigieux, à des ventes aux enchères phénoménales. Ce qui peut laisser penser que l’oeuvre que nous créons dans notre coin n’est pas aussi valable que celles qui nous sont présentées. Elle peut même donner l’impression de ne pas compter. Et pourtant…votre œuvre est une pièce unique parce que vous êtes unique par votre histoire et votre expression. Votre œuvre est incomparable et précieuse parce qu’elle est le fruit de tous ces trésors que vous avez à l’intérieur de vous.

Comprendre que l’échec de l’artiste n’existe pas, qu’il ne m’était pas possible de mal faire, même avec des traits tremblotants et maladroits a été pour moi révélateur. Cela a marqué un cap dans mon parcours . Je sais désormais que lorsque je me laisse porter par ma propre créativité, le résultat qui en ressort ne peut qu’être magique.

La pensée erronée qu’ il faut apprendre à dessiner parfaitement avant de commencer à peindre.

Les deux compétences peuvent s’apprendre en même temps. Et d’ailleurs, je me suis beaucoup améliorée en dessin depuis que je peins. Parce que chez moi, peindre termine un processus de création et m’invite à en débuter un nouveau en débutant un nouveau croquis. Dessiner, ne signifie pas faire des traits parfaits. Dessiner, c’est comprendre les formes. Et peindre , c’est comprendre la couleur.

N’attendez pas de pouvoir dessiner parfaitement avant de peindre. La beauté de l’art réside dans la somme de nos imperfections. Je me souviens avoir utilisé mes pastels à l’huile très rapidement après mes premiers dessins. Ce qui m’a permis de m’améliorer très rapidement.

Les freins à l’apprentissage sont peut-être plus nombreux lorsqu’on atteint un certain âge, mais sachez qu’ils n’existent que dans nos têtes. Il n’y a pas un âge idéal pour apprendre, se lancer vers quelque chose de nouveau. Il n’est jamais trop tôt ni trop tard. Moi, en tant que maman très occupée, j’ai été heureuse de pouvoir intégrer un nouveau rendez-vous créatif à mon agenda journalier , de m’enrichir davantage tous les jours de ces univers colorés. Je dirai qu’à plus de 40 ans, il était temps de réaliser ce rêve.

Alors, oui, vous pouvez commencer à peindre aujourd’hui et maintenant, si c’est votre désir car vous en avez toutes les capacités.Tout ce dont vous avez besoin c’est de votre dévouement et de vous tenir à une pratique régulière. Vous verrez à quel point c’est gratifiant de se voir avancer sur le chemin.

Dites moi si vous êtes prêts.es à vous lancer.

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